Constance S. Grosvenor feat Mia Wasikovska (terminée)

Je vais vous raconter mon histoire ∞
Mon nom est Constance Grosvenor et je suis la fille d'un couple d'aristocrates britanniques. Mon père, le Comte Victor Grosvenor, était Lieutenant de cavalerie pour l'armée de sa majesté. Ma mère, quand à elle, était, et est toujours, une Lady, fille de Comte et pour couronner le tout, une très belle femme. Très tôt elle fut extrêmement convoitée par la gente masculine. Elle rencontra mon père très jeune, à l'âge de 19 ans elle était déjà mariée. J'ai été conçu, à ce qu'on m'a dit, et mise au monde au château de Cliveden, chez mon grand-père paternel. J'y ai grandis avec ma petite soeur et mon petit frère. En ce temps là, je voyais très peu mon père qui était toujours en détachement à droite à gauche. Mais même si il était souvent absent, j'aimais profondément mon papa, il se débrouillait toujours pour être là pour nous, pour être présent lors des moments importants. Il nous ramenait souvent des cadeaux, et une fois il nous a même emmené avec lui, pour nous montrer à quoi ressemblait sa vie lorsqu'il n'était pas à la maison. Je me suis alors rendus compte qu'il avait deux familles, la notre, et celle de l'armée. Les deux comptaient énormément, la proximité et la confiance entre soldats est très importante. Nombreux sont les hommes de son détachement qui sont venus me dire, le jour de son enterrement, que c'était un grand homme, un chef comme on en voit peu.
J'ai beaucoup pleuré lorsqu'il est mort. Il a laissé en mon coeur un vide que personne ne pourra jamais plus combler. Il nous a quitté le 22 Janvier 1884, je n'avais que 9 ans et il m'a fallut me montrer forte, grandir un peu trop vite, pour pouvoir soutenir ma famille et ne pas m'effondrer devant mon petit frère, Hugh, qui lui n'avait alors que 5 ans.

Après ça, nous sommes allés vivre chez mes grands-parents maternels. Mon grand-père nous quitta en Décembre de la même année, ce fut un coup particulièrement dur à encaisser pour ma mère. J'ai beaucoup mûrit après ça, j'ai dû aider à la maison parce que mère se laissait presque mourir de chagrin, et grand-mère, quand à elle, commençait peu à peu à perdre la tête. Il me fallait m'occuper de mon frère, afin de lui assurer un minimum de stabilité pour grandir sainement. Heureusement, les domestiques m'aidaient beaucoup dans les tâches quotidiennes, mais en peu de temps je suis devenue ce que certains pourraient qualifier de parfaite femme au foyer.

Trois ans plus tard, ma mère se remariait et Sir George Wyndham entra dans ma vie. Quelques jours après leur voyage de noce, nous allâmes tous vivre chez lui, dans son domaine familial, à Clouds House, dans le Wiltshire. La première année, l'adaptation dut compliquée, on ne connaissait ni les environs, ni les domestiques, ni même cette nouvelle belle famille avec qui on partageait un toit.  Au final, mes appréhensions et mes doutes furent très vite dissipés. Nous fîmes très vite partit de la famille, mon nouveau grand-père était quelqu'un de très protecteur qui rêvait depuis toujours de voir sa maison grouiller de petits enfants. Il jouait très souvent avec Hugh qui l'adorait. La vie repris son cours, quel soulagement de voir ma famille rayonner de nouveau. Les rires et les cris emplirent les murs de cette si grande maison, la joie régnait, le bonheur était complet. De temps en temps, on profitait du beau temps pour faire la route jusqu'à chez mes grands-parents paternels. Chacune de nos visites semblaient leur redonner vie, ils ne se sont jamais vraiment remis de la mort de leur fils.

Mon beau-père et moi nous nous entendîmes très vite à merveille. Une même passion nous animait, la lecture, la poésie, la culture, on était tous les deux avides de connaître tout du monde. On pouvait parfois passer des heures au coin du feu sans craindre un instant de manquer de sujets de conversation ou de s'ennuyer.
Hélas, de cette relation naquis quelques sentiments, une tendresse s'installa entre nous et il nous fallut cacher et refréner cet amour si étrange qui pointait le bout de son nez. J'ai longtemps résisté, mais mon cœur ne peut se résoudre à abdiquer en faveur de ma raison. Nous nous interdisons tout écart mais dans ses yeux je lis toujours cette même tendresse, cette tentation si irrésistible. Je ne sais comment il fait pour le cacher à ma mère, moi je ne le peux, je rougis, je bégaye, je m'énerve pour un rien, je suis mal à l'aise en sa présence, je me renferme sur moi-même. Par chance elle met ce changement de comportement sur le compte de mon passage à l'âge adulte parce qu'il y a presque six mois maintenant que je suis réellement un femme. On me dit prête à être mariée, prête à être maman, mais je ne sais comment je pourrais, le seul homme que j'aime ne m'est pas accessible.

Depuis trois mois nous sommes en Inde où Sir George a été affecté dans le cadre de son poste de sous-secrétaire d'Etat à la Guerre et aux Colonies. C'est sa soeur qui a appuyé sa mutation grâce à l'influence de son époux.  Ils sont, avec leurs enfant, en Inde depuis quelques années déjà et elle désirait surement revoir un peu sa famille puisqu'elle a également fait jouer son influence pour son autre frère à ce que j'ai entendu. Je ne les ai encore jamais rencontrés, à vrai dire à part grand-père et grand-mère, je ne connais aucun membre de la famille Wyndham. Je sens que ce séjour aux Indes va être très mouvementés, je vais devoir redoubler de prudence en ce qui concerne Sir George. J'espère aussi secrètement que ce nouvel environnement soit propice à me changer les idées, que j'oublie enfin cet amour impossible, que je rencontre du monde et pourquoi pas mon futur mari.

∞ Que pense ton personnage à propos des événements actuels ?
Elle a peur, cette organisation si mystérieuse, si étrange, elle l'effraie au point qu'elle en fasse des cauchemars la nuit. Elle n'est pas là depuis longtemps, mais elle sent bien que ce n'est pas habituel, trop de meurtres, trop d'attentats, tout le monde est un peu sur les nerfs.

∞ Quel est l'avis de ton personnage sur la colonisation de l'Inde par la couronne britannique ?
Elle comprend un peu que le indiens veuillent se rebeller, se libérer de l'autorité britannique, après tout ils sont étés envahis, on leur a prit leurs terres, leurs villes, parfois même leurs maisons. Mais en même temps elle désire tellement apprendre, voir ce pays et cette culture qu'au fond, un peu égoïstement, elle souhaite pouvoir rester, que cette histoire cesse, que la rébellion soit encore une fois un échec.

∞ Où ton personnage se verrait dans quelques années ?
Dans le meilleur des cas, mariée, loin de son beau-père et de sa mère, enfin libérée de cet amour insensé. Bâtir sa propre famille, peut-être voyager, étudier, défendre ses opinions et avoir à ses côtés un homme qui l'aime et qui la comprend comme personne.