Bianca Donati ft Jenna Louise Coleman (terminée)

Je vais vous raconter mon histoire ∞Bianca Raffaella Lazzari est née un jour où la neige recouvrait les toits de la basilique Saint Pierre de Rome. Ses parents faisaient partis de la petite bourgeoisie italienne et vivaient dans un quartier modeste de la capitale. Sa génitrice, Fiona, était mère au foyer, comme toutes les autres femmes de son époque. Elle avait élevé ses dix enfants d'une main de fer dans un gant de velours, sa poitrine majestueuse soulignait son air de Mama qu'elle prenait si bien et qui pouvait calmer tous les conflits. Antonio, son paternel, faisait partie d'un ordre de médecin assez renommé en Europe. Il voyageait la plupart du temps, la belle n'eut pas le temps de le connaitre aussi bien qu'elle l'aurait voulu.

Toute sa jeunesse, elle l'avait passé aux côtés de sa mère et de ses sœurs. Éducation catholique, priorisant l'étude des textes bibliques et sa formation en tant que future femme au foyer, une parfaite épouse à en devenir. Vers l'âge de dix ans, son paternel retourna à la maison pendant une longue période. Il avait attrapé une maladie tropicale lors d'un de ses voyages en Égypte, il était revenu, malgré lui, en convalescence. Il devait trouver de l'occupation. C'est là que Bianca est secrètement intervenue. L'enfant se mis à accompagner son père chaque jour que dieu faisait. Elle voulait apprendre à connaître son père, elle apprit par la même occasion à aimer et comprendre sa passion : la médecine. C'était impensable pour une femme, dans tout pays civilisé, de prétendre au même statut qu'un homme. Elle devait être aux côtés de son mari, l'épauler, le chérir, le soutenir, mais pas partager ses fonctions. Pourtant c'est à partir de cette époque que Bianca prit sa décision de suivre son père dans la médecine.

Les années avaient passées. La belle Bianca avait bien grandi. Contre l'avis de Fiona, sa mère, elle avait eu l'honneur de suivre son père dans ses déplacements à travers l'Europe et même jusqu'aux États Unis d'Amériques, elle avait promis en contrepartie d'accepter de se marier à son retour de voyage. La jeune italienne avait appris, durant toutes ses années de formation aux côtés de son père, énormément de connaissances sur le plan médical et social. Il lui avait montré la pauvreté, quelque chose qu'on avait caché durant son enfance en Italie, la maladie, la mort et même la vie. Ce fut la période la plus merveilleuse de sa courte vie. Tout allait se gâter quand elle atteignit l'âge adulte.

A dix-sept ans, son père lui présenta le fils d'un collaborateur : Nicolo Donati, lui aussi médecin. On les maria quelques jours après leur première rencontre. Bianca pensa que cette union, arrangée par Antonio avec l'accord de sa femme, allait lui permettre d'avoir un pied dans la médecine, et peut-être pourquoi pas, se faire une place dans ce monde d'hommes. Grosse erreur.

Durant les premières années de leur vie d'époux et d'épouse, les deux jeunes restaient assez distants dans leurs relations. Bianca mit cette froideur sur le plan de la timidité naturelle de Nicolo, mais rien ne changea avec le temps. Elle le suivit comme une femme devait le faire, toujours derrière lui, à l'épauler dans chacune de ses galères. Sa mère lui avait appris tout ce qu'une femme devait savoir, elle lui avait dit où était sa place. Son père, quant à lui, lui avait ouverts les yeux sur un nouveau monde. Elle eut énormément de mal à se faire à ce statut, qui ne lui allait pas aussi bien qu'elle l'avait imaginé. Très vite, Nicolo et Bianca eurent leurs premiers enfants : Antonia et Marco.

Bianca avait vingt ans lorsque Nicolo lui annonça qu'ils allaient déménager en Inde. Elle avait d'abord cru à une farce de sa part, même si ce n'était pas dans ses habitudes. Quand elle comprit qu'il était sincère, elle lui fit une scène mémorable. Pour la première fois, l'italienne avait haussé le ton face à son mari toujours très froid et distant. Elle ne voulait pas partir. Faire un dispensaire dans un pays pauvre, un endroit où les barbares se battent pour survivre. Horreur, malédiction. Comme bien souvent, Bianca n'avait pas le choix, elle suivit tête baissée son époux médecin dans son voyage périlleux jusqu'au pays des sauvages, ses jeunes enfants à ses côtés, des cauchemars pleins la tête.

Leur installation dans ce nouveau pays ne se fit pas sans embuches. Ils mirent plusieurs mois avant d'avoir l'eau potable, ils vivaient dans un quartier européanisé mais où la racaille indienne traînait dans les lieux publics. Elle apprit le décès de son père quelques semaines seulement après qu'ils aient installé leur dispensaire dans le centre de Calcutta, dans la vieille ville. Cette annonce brisa son petit cœur déjà bien blessé par ce changement brutal de vie. Elle eut, pour seul soutient, l'acolyte de son époux, Dimitri. Ce jeune d'origine Russe avait rencontré Nicolo lors d'un congrès à Paris. Ils avaient décidé, à deux, d'ouvrir ce dispensaire dans ce pays pauvre. Elle trouva en Dimitri, une oreille amicale et énormément d'aide. C'est aussi lui qui encouragea son mari à l'employer dans le dispensaire, officiellement en tant qu'assistance, officieusement pour soigner les nombreuses femmes malades qui venaient se faire soigner, qui souvent étaient réticentes à ce que les hommes ne les touchent. Une nouvelle vie semée d'embuches avait commencé.

∞ Que pense ton personnage à propos des évènements actuels ? (contexte, intrigues, ...)
Bianca se contrefiche de ces évènements. Elle porte autant d'intérêt à ce pays qu'à nettoyer les bottes de son époux. Son arrivée en Inde fut une catastrophe à ses yeux, elle a encore du mal à s'y remettre. Tout ce qu'elle veut, c'est rentrer en Italie, là où les humains sont civilisés. Elle en a marre de ces "singes" qui se bagarrent pour leur bout de gras.

∞ Quel est l'avis de ton personnage sur l'invasion de l'Inde par la couronne britannique ?
La jeune femme voit cela comme une bonne chose. C'est un moyen d'éduquer ces populations barbares, de leur donner un semblant d'humanité.

∞ Où ton personnage se verrait dans quelques années ?
Probablement toujours auprès de son mari, à moins qu'il ne décède d'une maladie tropicale dans cet affreux pays. Ses enfants seront probablement mariés à des européens, riches de préférence. Elle aimerait bien inscrire son fils à une école militaire, comme lui avait conseillé son père avant de mourir de la tuberculose il y a quelques années.